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Les maisons de jeunes du Québec dénoncent un «sous-financement» et appellent à l’aide

Clara Descurninges, La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Les maisons de jeunes réclament une hausse de leur financement pour «remplir adéquatement leur mission» durant la pandémie, mais aussi dans les années à venir.

«Présentement, on en a besoin pour pouvoir juste survivre», a plaidé samedi le directeur général du Regroupement des maisons des jeunes du Québec (RMJQ), Nicholas Legault, en entrevue téléphonique. Il estime que les subventions ne couvrent que le tiers des besoins des organismes, qui peinent selon lui à rester à flots.

Dans la dernière année, «il y a 45 % de nos maisons qui ont dû fermer ou réduire leurs heures de travail» à cause du manque de fonds, et ce, dans une période pandémique où les adolescents ont particulièrement besoin de soutien, a-t-il fait valoir.

«Nous, c’est 150 000 $ qu’il nous manque par année», a affirmé la coordonnatrice de la maison des jeunes Le Squatt d’Ahuntsic, Joëlle Dorion.

Elle a cité l’«énorme roulement» des intervenants, ce qu’elle attribue à leurs salaires trop bas. «La passion, ça ne paye pas le loyer», a-t-elle dit, ajoutant que «dans d’autres milieux, ils vont être payés quasiment le double».

«Ça a un impact pour nos ados, qui se sont attachés à des intervenants (…) c’est très viscéral pour eux.»

Le RMJQ a lancé vendredi sa campagne «Plus pour nos ados», qui souhaite inciter la population à signer une déclaration d’engagement en signe de soutien aux maisons des jeunes. 

Cette initiative est en aval d’une semaine de grèves tournantes du milieu communautaire qui débuteront lundi, alors que de nombreux organismes espèrent influencer le budget 2022, prévu pour mars.

«Si nous ne sommes pas entendus, il va falloir prendre d’autres dispositions», a laissé entendre M. Legault, disant que les imminentes grèves, «c’est pour sensibiliser et convaincre le gouvernement». 

«Mais j’imagine que si nous ne sommes pas écoutés, nous allons bien sûr devoir hausser le ton.»

En première ligne

M. Legault a plaidé que «le communautaire, c’est comme le deuxième système de santé» et que, dans plusieurs communautés, les maisons des jeunes sont «souvent la seule ressource pour les ados».

Au Squatt, il y a régulièrement «des ateliers de prévention, d’intervention» sur des questions comme la sexualité, la toxicomanie ou le décrochage scolaire, a raconté Mme Dorion. «En maison des jeunes, il y a beaucoup de cette aide-là qui se fait de façon très informelle.»

Avec la pandémie, «la première chose qu’on a ressentie de la part des jeunes c’est beaucoup une anxiété au niveau de la performance» scolaire, comme «il y en avait beaucoup qui avaient d’excellentes notes et que ça a chuté entièrement».

Elle a aussi identifié des enjeux sur le plan du développement social, alors que «les ados, il y en a beaucoup qui ont vécu leur première année de secondaire à distance», dans une période de leur vie où ils ont besoin de socialiser.

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Cet article a été produit avec le soutien financier des Bourses Facebook et La Presse Canadienne pour les nouvelles.

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