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Enquête sur la tuerie en N.-É.: la conjointe du tireur, accusée, ne témoignera pas

Michael Tutton, La Presse Canadienne
Enquête sur la tuerie en N.-É.: la conjointe du tireur, accusée, ne témoignera pas

HALIFAX — La conjointe de l’auteur de la tuerie de masse en Nouvelle-Écosse ne collaborera pas à l’enquête publique tant qu’elle fera face à des accusations criminelles pour avoir fourni illégalement des munitions au tireur.

James Lockyer, l’avocat de Lisa Banfield, a déclaré en entrevue mardi qu’il avait conseillé à sa cliente de ne pas parler aux membres de la commission fédérale-provinciale qui tente de démêler ce qui s’est passé lors de la cavale meurtrière de son conjoint de fait les 18 et 19 avril 2020.

Le tueur a enlevé la vie à 22 personnes, dont une femme enceinte, pendant 13 heures, alors qu’il conduisait une réplique d’un véhicule de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et portait un uniforme de policier.

En entrevue mardi à La Presse Canadienne, Me Lockyer a assuré que n’eût été l’accusation criminelle, sa cliente «aurait été au bureau de la commission dans les 20 secondes après avoir été convoquée».

La GRC a déclaré dès le départ que Mme Banfield n’était pas au courant des intentions criminelles de son conjoint de fait. Mais la police fédérale soutient qu’elle, son frère et son beau-frère avaient auparavant fourni illégalement des munitions au tueur, Gabriel Wortman.

Le tireur n’avait pas de permis pour les armes utilisées au cours de la tuerie — deux fusils semi-automatiques et deux pistolets, obtenus illégalement.

Mme Banfield a plaidé non coupable en mai dernier et doit subir son procès fin mars et début avril, au moment même où la première partie de l’enquête publique vise à établir le «comment et le pourquoi» de ce qui s’est passé ces deux jours de tuerie.

Le procès de Mme Banfield doit se terminer le 5 avril, soit environ trois semaines avant la publication prévue du rapport préliminaire de la commission d’enquête.

Violence conjugale

Emily Hill, procureure principale de la commission, a admis mardi en conférence de presse qu’il y avait «un grand intérêt pour ce que la conjointe de fait de l’auteur des crimes pourrait partager avec la commission».

Le témoignage de Mme Banfield pourrait offrir des informations supplémentaires sur l’histoire personnelle et l’état d’esprit du tueur. Par ailleurs, sa conjointe pourrait apporter un éclairage essentiel concernant un des mandats de la commission: examiner le rôle de la violence sexiste et conjugale dans les gestes commis par le tueur.

Dans des déclarations faites à la police en 2020, Mme Banfield a déclaré que le soir du 18 avril 2020, le tueur, avant de commencer sa cavale meurtrière, l’avait agressée dans leur résidence secondaire à Portapique, en Nouvelle-Écosse. Elle a aussi raconté aux enquêteurs qu’elle avait déjà été au fil des ans victime de violence conjugale.

Me Hill a indiqué que la commission surveillera la cause de Mme Banfield devant les tribunaux «et prendra les mesures nécessaires afin que la commission et les participants aient la possibilité d’apprendre d’elle ce que nous pouvons». Elle a également déclaré que même si le rapport préliminaire de la commission est attendu fin avril, les informations fournies par Mme Banfield pourraient être prises en compte dans le rapport final, attendu six mois plus tard, le 1er novembre.

James Banfield, le frère de Lisa Banfield, a plaidé coupable d’avoir fourni à Wortman des munitions avant les meurtres. Brian Brewster, le beau-frère de Mme Banfield, a plaidé non coupable et devrait subir son procès en juillet.

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