QUÉBEC — Les élèves québécois du primaire et du secondaire ne seront plus obligés de porter le masque en classe dès le 7 mars.
Le gouvernement Legault a annoncé ce nouvel allégement par communiqué, mardi. La levée du masque se fera au retour de la relâche scolaire, soit le 7 mars pour certains et le 14 mars pour d’autres.
Les élèves devront cependant continuer de porter un masque dans les aires communes, lors de leurs déplacements ainsi que dans les transports scolaires, et ce, jusqu’à nouvel ordre.
Ce nouvel assouplissement survient alors que le Québec a amorcé un grand déconfinement. L’essentiel des mesures sanitaires sera levé à compter du 14 mars.
«Qu’on lève l’urgence sanitaire!»
Dans ce contexte, rien ne justifie que le gouvernement Legault maintienne l’état d’urgence sanitaire, a souligné la cheffe libérale Dominique Anglade en point de presse à l’Assemblée nationale.
«En fin de semaine, il y avait 10 000 personnes au Centre Bell. Ce matin, on apprend que le masque va être levé autour du 7 mars, le passeport vaccinal le 14 mars.
«Il n’y a aucune raison pour laquelle, aujourd’hui, on est encore en urgence sanitaire», a-t-elle martelé.
«Qu’est-ce qui peut encore justifier le fait qu’on soit en urgence sanitaire, sinon ce besoin absolu d’avoir le contrôle et le pouvoir?» a-t-elle renchéri.
L’urgence sanitaire, qui permet d’octroyer des contrats sans appels d’offres, n’a plus sa raison d’être, acquiesce le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon.
«Évidemment, c’est avantageux pour le gouvernement de maintenir le parapluie de l’opacité de la gouvernance par décrets. Ça nous empêche d’évaluer la portée du nombre de contrats», a-t-il dénoncé.
Son porte-parole en santé, Joël Arseneau, va jusqu’à dire que le gouvernement du Québec cherche à battre le «record Guinness de la plus longue durée de l’état d’urgence sanitaire dans tous les pays de l’Occident».
«C’est ça, sa conception de la fierté québécoise?» a-t-il demandé.
Le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, abonde dans le même sens.
«Il nous dit: « Je ne veux plus faire de point de presse de gestion de crise parce qu’on n’est plus en état crise », bien dans ce cas-là, qu’on lève l’urgence sanitaire», s’est-il exclamé en point de presse.
Le Québec est en état d’urgence sanitaire depuis le 13 mars 2020. Le ministre de la Santé, Christian Dubé, s’est engagé à déposer en mars un projet de loi pour sortir de cet état d’urgence.
Partielle: les gens ont peur du porte-à-porte, dit Legault
De toute évidence, le gouvernement Legault n’est pas non plus pressé de déclencher l’élection partielle dans la circonscription de Marie-Victorin, sur la Rive-Sud de Montréal.
Mardi, M. Legault a expliqué qu’il n’avait pas encore fixé de date pour la partielle, parce que sur le terrain, «des gens ont encore peur quand il y a quelqu’un qui vient frapper à la porte, même s’ils ont un masque».
«Ce qu’on veut, c’est de compléter les prochaines semaines où on assouplit les mesures pour permettre au plus de gens possible de se rencontrer, de faire des assemblées de cuisine, de faire des débats à l’intérieur», a-t-il dit.
La date sera connue «dans les prochaines semaines», a-t-il ajouté.
Les partis d’opposition réclament haut et fort une date pour la tenue de l’élection, dans le contexte où tous les candidats ont déjà été présentés et s’activent sur le terrain.
«C’est l’intérêt partisan de la Coalition avenir Québec qui l’emporte sur l’intérêt des électeurs d’avoir un député», a déploré le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon.
L’élection partielle dans Marie-Victorin est rendue nécessaire par le départ de l’ancienne députée indépendante Catherine Fournier, qui a été élue mairesse de Longueuil en novembre dernier.