OTTAWA — La capitale fédérale était étrangement calme, lundi, après des semaines de bruit incessant de klaxons, de moteurs au ralenti et de chants de manifestants qui protestaient contre l’obligation vaccinale — et plus largement contre le gouvernement libéral et toutes les restrictions liées à la COVID-19.
Les rues d’Ottawa, qui étaient encombrées de camions et de manifestants encore vendredi, depuis trois semaines, ont été vidées par la police en fin de semaine, bien que des débris laissés par les manifestants n’étaient pas encore tout à fait ramassés lundi.
Juste à l’est du centre-ville, quelques-unes des camionnettes arborant des drapeaux du Canada et des pancartes de protestation ont été vues dans des rues résidentielles, a déclaré le conseiller municipal de Rideau-Vanier. Mathieu Fleury a déclaré lundi que la présence de manifestants dans les quartiers résidentiels demeurait une source de crainte pour les personnes qui y vivent.
«Ça m’inquiète. Je pense que les 100 points de contrôle ont aidé, mais n’ont certainement pas résolu l’angoisse de la communauté», a-t-il dit en entrevue.
Sur l’autoroute Ottawa-Montréal
Plus loin, quelques dizaines de véhicules étaient garés le long de grosses plates-formes près d’un relais routier à environ une heure à l’est d’Ottawa, sur l’autoroute menant à Montréal. Certains arboraient des drapeaux canadiens ou portaient autrement des signes de la manifestation, y compris des slogans vulgaires attaquant M. Trudeau et le premier ministre du Québec, François Legault.
À l’intérieur du relais routier, de nombreuses personnes se promenaient sans masque, malgré le grand panneau sur la porte indiquant que le port du masque était obligatoire.
De l’autre côté de l’autoroute, des dizaines de véhicules, dont plusieurs gros camions, véhicules récréatifs et camionnettes, étaient garés dans une ferme privée.
Le ministre fédéral de la Sécurité publique, Marco Mendicino, a soutenu qu’un certain nombre de personnes associées à la manifestation se trouvaient toujours dans la région d’Ottawa.
La police d’Ottawa a déclaré lundi que 196 personnes liées au soi-disant «convoi de la liberté» avaient été arrêtées, dont 110 qui font face à diverses accusations.
Le communiqué de la police d’Ottawa indique que 115 véhicules de manifestants ont été remorqués, un chiffre qui comprenait 20 véhicules précédemment identifiés sur un terrain à l’extérieur du noyau, que les manifestants auraient utilisé comme «camp de base» pour ravitailler le site du centre-ville. La police avait promis que des agents resteraient sur place pour empêcher quiconque de retourner sur ce terrain.
Lundi, le site était encore jonché de génératrices, de chaises, de tables, de bottes de foin et d’autres débris abandonnés autour d’une cabane autrement vide, qui arborait un drapeau canadien et un fleurdelisé, et était ornée de slogans divers.
Encourager les commerçants
Malgré les appréhensions du gouvernement fédéral, la police d’Ottawa disait aux entreprises qui avaient fermé leurs portes pendant la manifestation de trois semaines qu’elles devraient se sentir en sécurité pour rouvrir.
Le Centre Rideau, le plus grand centre commercial d’Ottawa, n’avait pas rouvert lundi. Il avait fermé ses portes lors du premier week-end de manifestation.
La circulation piétonnière était toujours interdite dans le secteur le plus près de la colline du Parlement, mais la police a supprimé les points de contrôle autour du marché By et d’une partie du centre-ville, encourageant les résidants à venir soutenir les entreprises locales touchées par les manifestations.
Le restaurant «North and Navy» a annoncé son intention de rouvrir mercredi. Il a promis d’offrir le repas à plusieurs résidants d’Ottawa qui sont devenus viraux en raison de leur opposition aux manifestations, ainsi qu’à Zexi Li, la fonctionnaire de 21 ans qui a obtenu une injonction du tribunal pour empêcher les camionneurs de klaxonner au centre-ville.
La «Crémerie Moo Shu» promet de célébrer sa réouverture avec des… tacos à la crème glacée, pour souligner «le mardi Taco le plus épique de notre vie».