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Nouveau projet de psychiatrie de précision à l’Hôpital général de Montréal

Jean-Benoit Legault, La Presse Canadienne
Nouveau projet de psychiatrie de précision à l’Hôpital général de Montréal

MONTRÉAL — Un nouveau projet qui se met en branle à l’Hôpital général de Montréal pourrait permettre à la psychiatrie de combler une partie du retard qu’elle accuse face à d’autres spécialités en ce qui concerne la médecine de précision, et ainsi éventuellement réduire le recours à l’«essai-erreur» qui est aujourd’hui souvent la norme avant de trouver la bonne thérapie.

Au cours des prochaines années, des chercheurs dirigés par le docteur Simon Ducharme s’affaireront à accumuler les données, comme les marqueurs biologiques des patients qu’ils voient, dont ils ont besoin pour faire avancer les connaissances.

«Le but de tout ça, c’est d’en faire une immense base de données de recherche qu’on va ensuite pouvoir utiliser pour utiliser de l’intelligence artificielle ou d’autres modèles pour prédire des choses comme qui va répondre à un traitement X plutôt que Y, qui va avoir un mauvais pronostic ou un bon pronostic, pour en venir à développer des méthodes de personnalisation du traitement», a résumé le docteur Ducharme.

La médecine de précision est un sujet très «chaud» dans des domaines comme la lutte contre le cancer ou les maladies cardiovasculaires. Il s’agit essentiellement d’analyser le profil génétique du patient, et parfois aussi celui de sa maladie, afin d’identifier le traitement qui aura les meilleures chances de succès.

Pour atteindre cet objectif, les chercheurs ont besoin de grandes quantités de données récoltées à très long terme auprès d’innombrables patients. C’est pourquoi les chercheurs de l’Hôpital général de Montréal espèrent suivre certains patients pendant une dizaine d’années.

Et si les hémato-oncologues peuvent, par exemple, analyser la tumeur pour déterminer la meilleure stratégie, les psychiatres n’ont pas ce luxe, a souligné le docteur Ducharme.

«En psychiatrie, je dirais que c’est encore plus complexe parce qu’on ne part pas de diagnostics qui sont aussi clairs qu’en cancer, a-t-il dit. En psychiatrie, on travaille avec des diagnostics qui sont cliniques, qu’on parle de troubles bipolaires, de schizophrénie, ce sont des diagnostics cliniques qui ne sont pas basés sur des marqueurs biologiques.»

Pour le moment, a admis le docteur Ducharme, les psychiatres ne sont pas en mesure de dire pourquoi l’antidépresseur A a fonctionné chez le patient B, mais pas chez le patient C, ni de prédire avec certitude quel traitement aidera quel patient. Il espère que le projet de recherche réduira au minimum, dans quelques années, ce recours à l’«essai-erreur».

Ce projet de psychiatrie de précision est rendu possible par la campagne CODE ViE de la Fondation de l’Hôpital général de Montréal, qui a amassé 110 millions $ depuis octobre 2018 et qui y consacrera au départ quelque 2 millions $.

Les projets financés s’articulent autour de cinq grands thèmes:  la traumatologie, le traitement personnalisé du cancer, l’innovation clinique, bien vieillir, la santé du cerveau et la santé mentale.

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