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L’Ontario annule les frais de renouvellement des plaques d’immatriculation

Allison Jones et Holly McKenzie Sutter, La Presse Canadienne
L’Ontario annule les frais de renouvellement des plaques d’immatriculation

TORONTO — L’Ontario élimine les frais de renouvellement des plaques d’immatriculation, pour faire économiser les Ontariens, mais Doug Ford a semblé moins certain, mardi, de tenir sa promesse électorale de réduire la taxe provinciale sur l’essence.

À compter du 13 mars, le gouvernement ontarien supprimera les frais de renouvellement des plaques, ainsi que l’obligation pour les conducteurs d’obtenir une vignette, a annoncé le premier ministre mardi matin, chez un concessionnaire automobile à Richmond Hill, au nord de Toronto, pour une annonce de style «campagne électorale». 

Le gouvernement devait présenter un projet de loi sur la paperasse, qui permettrait également au gouvernement de rembourser tous les frais de renouvellement de plaque d’immatriculation que les conducteurs ont payés depuis mars 2020.

«Nous savons que la hausse du coût de la vie a rendu beaucoup de choses plus chères et peut rendre plus difficile pour les familles de joindre les deux bouts», a déclaré M. Ford mardi, alors que l’Assemblée législative reprenait ses travaux pour cette dernière session avant les élections générales de juin.

Les propriétaires de véhicules devraient recevoir les chèques de remboursement par la poste à partir de la fin mars. Ils devront toujours renouveler leurs plaques, annuellement ou à tous les deux ans, pour s’assurer que leur assurance est toujours valide et pour payer les péages ou les amendes.

La mesure permettra donc aux conducteurs ontariens d’économiser 120 $ par année, ou 60 $ pour les résidants du Nord. Elle coûtera au trésor public 1,1 milliard $ par année en perte de recettes fiscales. Mais selon M. Ford, ce milliard de dollars retournera dans l’économie et profitera quand même au gouvernement, parce que les Ontariens auront plus d’argent à dépenser.

Le premier ministre Ford a déclaré qu’il ne voulait pas augmenter les impôts, et le président du Conseil du Trésor, Prabmeet Sarkaria, a déclaré qu’il n’y aurait pas de réduction des services pour compenser la perte de revenus.

La cheffe de l’opposition néo-démocrate, Andrea Horwath, a déclaré qu’elle n’était pas opposée à l’élimination des frais de renouvellement des plaques. Le leader des libéraux en Chambre, John Fraser, a estimé qu’il ne suffisait pas de supprimer ces frais pour remédier à l’abordabilité.

Le chef du Parti vert, Mike Schreiner, a qualifié l’annonce de «bonbon électoral», qui privera le trésor public d’un milliard de dollars «pour les soins de santé, pour l’éducation, pour le logement abordable».

Taxe sur l’essence 

Sur le coût de la vie, le premier ministre Ford a semblé moins sûr concernant une autre promesse des progressistes-conservateurs: il affirme maintenant qu’il «examinera» la possibilité de réduire la taxe provinciale sur l’essence.

Lors de la campagne électorale de 2018, M. Ford avait promis de réduire les prix de l’essence de 10 cents le litre, dont 4,3 cents grâce à l’élimination du système de plafonnement et d’échange de droits d’émissions, adopté par le gouvernement libéral précédent.

Les progressistes-conservateurs ont mis fin à cette adhésion au  «marché du carbone», ce qui s’est traduit par l’entrée en vigueur en Ontario de la «taxe carbone» fédérale, qui a ainsi annulé les économies à la pompe pour les consommateurs. Le gouvernement Ford a vainement tenté de contester cette taxe fédérale devant les tribunaux.

Le taux de la taxe provinciale sur le carburant demeure inchangé depuis 2018, mais M. Ford déclarait encore en novembre qu’il tiendrait le reste de sa promesse. «Nous allons nous engager à faire en sorte de réduire de 5,7 cents (le litre) avant le prochain budget», avait-il déclaré.

Le prochain budget, qui doit être déposé d’ici le 31 mars, sera le dernier de ce gouvernement avant le scrutin provincial du 2 juin.

Les manifestations

À l’Assemblée législative, le débat sur la façon dont le gouvernement Ford a géré les manifestations et les blocages à Windsor a dominé la discussion, mardi à Queen’s Park.

Le ministre des Finances a promis davantage d’aide pour les entreprises touchées par les semaines de manifestations à Ottawa. Peter Bethlenfalvy n’a pas dévoilé de détails, mardi, mais il a déclaré que le gouvernement ferait bientôt des annonces sur les programmes d’aide ciblée.

Le gouvernement fédéral a promis jusqu’à 20 millions $ pour aider à couvrir les coûts opérationnels des entreprises touchées par les blocages, avec des prestations pouvant atteindre 10 000 $ par entreprise.

La députée libérale Lucille Collard, qui représente une circonscription d’Ottawa, a déclaré mardi en Chambre que le gouvernement provincial devrait égaler ce programme fédéral. 

Les élus des oppositions ont également critiqué le gouvernement et le premier ministre Ford pour ne pas avoir agi plus tôt afin de mettre un terme aux manifestations, qui ont duré trois semaines à Ottawa et plusieurs jours au passage frontalier stratégique entre Windsor et Detroit.

Andrea Horwath a demandé si le gouvernement Ford «reconnaîtrait sa responsabilité pour avoir laissé cette haine s’envenimer pendant trois semaines et demie à Ottawa et en divisant cette province». Elle a aussi spécifiquement demandé à M. Ford de s’excuser auprès des résidants d’Ottawa et de Windsor. 

Le leader libéral en Chambre, John Fraser, a également remis en question le leadership de M. Ford tout au long de cette crise.

M. Ford n’était pas présent à l’Assemblée législative, mardi, lors de cette première période des questions après les Fêtes. La solliciteuse générale, Sylvia Jones, a répondu à sa place en disant que le gouvernement ne pouvait pas ordonner à la police d’agir, mais qu’il avait fourni des ressources.

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