Auto123 met à l’essai le Subaru Ascent 2021.
À la vue du plus imposant modèle Subaru offert sur le marché, il serait assez simple de conclure que l’Ascent n’est rien d’autre qu’un Forester qui est allé au gym pour accueillir cette fameuse troisième rangée de sièges. Dans les faits, c’est un peu plus complexe que ça, mais à l’ère des plateformes modulables, ce n’est pas si loin de la vérité non plus.
Après tout, l’Ascent repose justement sur cette plateforme globale qui sert de squelette à la très abordable Impreza, au très pratique Crosstrek, sans oublier le duo Legacy/Outback. Même le moteur 4-cylindres à plat turbocompressé de 2,4-litres de l’Ascent occupe le haut du pavé dans la berline et la familiale surélevée.
Bref, à l’image du reste de la gamme Subaru, l’Ascent pige un peu partout dans l’arsenal de pièces du constructeur pour arriver à offrir cette forme de multisegment à trois rangées de sièges, un créneau qui sert de béquille aux familles qui ne voudraient pas être aperçues à bord d’une minifourgonnette, doit-on le rappeler. À ce niveau, l’Ascent n’a eu aucune misère à nous faire oublier son prédécesseur, le rarissime Tribeca.
Maintenant rendu à sa troisième année sur nos routes, l’Ascent 2021 est un VUS mature qui inspire confiance, comme le reste de la gamme d’ailleurs, mais est-ce assez de nos jours? Certains modèles de la catégorie ont déjà acquis une solide réputation auprès du public – je pense notamment au Ford Explorer, au Toyota Highlander ou même au Honda Pilot –, tandis que d’autres proposent une nouvelle approche comme le tandem coréen composé du Hyundai Palisade et du Kia Telluride par exemple. Le Subaru Ascent est plus du type timide avec sa silhouette discrète et son habitacle fonctionnel au possible… du pur Subaru quoi!
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Un groupe motopropulseur bien adapté?
Permettez-moi de relancer le débat sur le nombre de cylindres nécessaires pour mouvoir un tel véhicule. La plupart des véhicules présents au sein de ce groupe de VUS à trois rangées de sièges sont disponibles avec un moteur V6 et force est d’admettre que ces 6-cylindres font bon ménage avec le poids important de ces utilitaires. Mais, à l’ère de l’électrification, voire même de la prise de conscience écologique, les petites cylindrées ont la cote. D’ailleurs, Subaru est, avec Mazda et son CX-9, le seul constructeur à commercialiser un VUS trois rangées exclusivement livrable avec un moteur comptant quatre cylindres.
Le bloc 4-cylindres à plat de 2,4-litres du Subaru Ascent livre une puissance de 260 chevaux et un couple optimal de 277 lb-pi, des chiffres amplement suffisants pour la vocation familiale du véhicule. De plus, la boîte de vitesses à variation continue (CVT) accomplit un travail sans faille la majorité du temps. J’ai en effet noté quelques hésitations de celle-ci en ville, mais rien pour écrire à sa mère tout de même. En revanche, sur l’autoroute à cadence élevée, la boîte de vitesses a bien performé, et ce, même s’il faut adapter sa conduite un tantinet pour les dépassements. Quant au rouage intégral, il demeure selon moi l’un des meilleurs de l’industrie, tout simplement parce qu’il est de type permanent. Autrement dit, les quatre roues motrices travaillent sans relâche.
Un trajet Montréal-Kingston-Montréal pour redécouvrir l’habitacle
Parce qu’il faut parfois prendre la route sur une plus longue distance à l’occasion – même en temps de pandémie –, le sort a voulu que j’aille faire un tour du côté de Kingston en Ontario pour découvrir un autre véhicule à vocation familiale. Comme multisegment d’autoroute, le Subaru Ascent est un très bon choix, premièrement parce qu’il inspire confiance, mais aussi parce que le niveau de confort est excellent, surtout aux deux premières rangées. En effet, les quatre sièges des rangées 1 et 2 sont moelleux à souhait, en plus d’être ajustables à plusieurs niveaux, et même chauffants à bord de cette livrée Limited. Les passagers qui prennent place à la troisième rangée doivent toutefois se contenter d’une banquette – et non de deux sièges indépendants – en plus de ne pas profiter du réchauffement pour fessier. Le confort y est plus limité; c’est le cas ailleurs dans ce segment.
À l’avant, les occupants profitent d’un environnement familier… pour les habitués de la marque! Le tableau de bord présente une forme déjà observée dans le Forester, l’écran tactile central de huit pouces de largeur qui est cintré entre ces deux buses de ventilation verticales, tandis que les commandes de la ventilation sont logées sous cet écran. La console centrale où prend place le levier de la boîte de vitesses est très basse, contrairement à cet espace de chargement qui fait office d’accoudoir. Le volant multifonctions, quant à lui, propose une prise en main imposante, mais tout de même facile à vivre au quotidien.
Je dois aussi ajouter que la qualité d’assemblage est à l’image des autres produits Subaru, c’est-à-dire très bonne, et ce, même si l’environnement n’est pas très olé olé. Subaru priorise la fonction avant tout; le design, c’est pour les autres!
Et au volant, comme se comporte-t-il l’Ascent?
Pour un véhicule calqué sur les autres modèles de la catégorie, le Subaru Ascent se débrouille très bien, que ce soit en milieu urbain où il propose une direction allégée ou sur l’autoroute où celle-ci s’alourdit pour un meilleur contrôle à vitesse soutenue. J’ai d’ailleurs pu suivre la cadence imposée – elle est plus élevée que les 100 km/h prescrits par la loi – par certains automobilistes ontariens sur la 401. L’Ascent n’était absolument pas handicapé par son poids ou le fait qu’un moteur 4-cylindres prenne place sous le capot. La position très basse de ce dernier est sans contredit un atout pour le gros véhicule, surtout en courbe où l’Ascent ne présente pas un roulis désagréable.
Certes, il faut apprendre à vivre avec la musicalité du moteur boxer lorsque la boîte de vitesses CVT fait monter le régime du moteur, mais comme tous les véhicules qui sont équipés d’un tel mode de transmission, une fois que la vitesse désirée est atteinte, on n’entend plus le vrombissement de l’engin à l’intérieur. En fait, la seule critique sonore que j’ai à faire à propos de l’Ascent, c’est qu’on entend encore des bruits de vent à l’intérieur au-delà des 100 km/h, une situation probablement en lien avec la grosseur des miroirs latéraux.
Le système de sécurité EyeSight a également bien paru malgré les avertissements sonores qui peuvent devenir agaçants à la longue, tandis que la consommation de carburant s’est tenue aux alentours des 12 L/100 km. Ce que ça veut dire, c’est qu’en limitant ma vitesse d’autoroute à la limite prescrite, ce chiffre aurait descendu à un niveau plus que respectable… pour un véhicule de cette taille.
Le mot de la fin
Le Subaru Ascent est un peu comme un mouton noir à l’intérieur de son créneau. Non seulement sa motorisation est unique, mais sa conception, bien que peu originale, en fait l’un des plus sécuritaires. L’agrément de conduite est certainement l’une de ses forces, tout comme la qualité d’assemblage, mais malgré tout, il lui manque cet élément distinctif qui l’écarterait des autres modèles de la gamme. C’est probablement pour cette raison qu’une partie de l’auditoire le boude au profit des autres gros VUS à trois rangées de sièges.
On aime
La qualité générale
La conduite rassurante
Le rouage intégral
On aime moins
Le manque d’originalité (design)
Le manque d’espace à la troisième rangée
Capacité de remorquage peu intéressante (version Commodité)
La concurrence principale
Chevrolet Traverse
Dodge Durango
Ford Explorer
GMC Acadia
Honda Pilot
Hyundai Palisade
Kia Telluride
Mazda CX-9
Nissan Pathfinder
Toyota Highlander
Volkswagen Atlas