Auto123 met à l’essai le Mazda CX-9 Kuro 2021.
Lancé en 2017 sous cette forme, le Mazda CX-9 n’a pas pris trop de temps à faire oublier son prédécesseur, un produit élaboré en collaboration avec Ford. L’époque où le plus imposant Mazda proposait un comportement routier bourgeois — et très américain — est décidément derrière nous. Pour 2021, le CX-9 ne change pas vraiment, si on fait fi de ces éditions spéciales pour la nouvelle année.
J’ai récemment repris le volant du CX-9 qui montre assurément tout le savoir-faire de la marque en matière d’agrément de conduite, mais qui illustre aussi les désavantages d’un petit constructeur qui vogue seul dans l’océan de l’industrie automobile, sans partenaire d’envergure… ou presque !
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L’édition Kuro, qu’est-ce que c’est, au juste ?
Pour ceux et celles qui ne suivent pas l’actualité automobile de manière assidue, Mazda cherche depuis quelques années déjà à rehausser son image. Autrement dit, le constructeur de la MX-5 veut se frotter aux BMW, Mercedes-Benz et Audi de ce monde, ou du moins s’en approcher.
Pour y arriver, le design, les groupes motopropulseurs et les habitacles doivent tous être à la hauteur, ce qui est le cas avec les dernières créations de la marque. Il y a tout de même encore quelques étapes à prévoir avant que Mazda ne soit considéré comme un rival direct aux divisions prestigieuses de l’industrie, cependant.
En attendant ce virage vers le haut, le constructeur nippon nous offre des livrées exclusives, notamment les éditions 100e anniversaire en cette année de célébration d’existence de la marque, mais également cette livrée Kuro un peu moins dispendieuse que celle tatouée du chiffre 100, mais tout de même attrayante.
Le CX-9 Kuro — Mazda offre également des livrées Kuro pour la berline Mazda6 et le VUS CX-5 — est livrable en deux coloris exclusifs pour la carrosserie, soit Gris polymétal métallisé et Noir de jais mica, comme dans le cas qui nous intéresse. Les jantes en alliage au fini noir métallisé et les coquilles de rétroviseurs couleur noir lustré complètent les exclusivités de ce CX-9 Kuro 2021.
À l’intérieur toutefois, les sièges en cuir Rouge grenat constituent la plus jolie amélioration à cet habitacle tout de noir vêtu, quoique les surpiqûres rouges sur le volant et quelques portions de la première rangée (console, planche de bord, etc.) sont une belle addition.
Un habitacle sport, mais…
Comme c’est le cas à bord des autres véhicules Mazda, la position de conduite est excellente, tout comme l’ergonomie et la disposition des commandes usuelles. Le confort est également l’un des points forts du CX-9 — du moins aux deux premières rangées —, et ce, même si un peu plus d’insonorisation serait bienvenue à bord.
En ce qui a trait à la troisième rangée, elle fait certainement mieux que celle du modèle précédent, mais il y a encore du travail à accomplir pour faire mieux que les récentes additions de la catégorie comme le tandem coréen Hyundai Palisade/Kia Telluride, par exemple. Disons seulement que les enfants n’auront aucun problème à cet endroit ; les adultes n’apprécieront pas autant !
L’autre point négatif à bord de ce bel habitacle épuré, c’est le système d’infodivertissement qui ne bénéficie pas de la plus récente version implantée à bord du CX-30 et de la Mazda3. Ainsi, la navigation à travers les menus est plus ardue — et moins jolie —, tandis que la caméra de recul montre ses limites… graphiques !
Pour ce qui est du reste, le poste de pilotage s’avère convivial, quoique les boutons de la climatisation sont drôlement placés derrière le levier de la boîte de vitesses. Gageons que la refonte réglera le tout ; la Mazda3 et le CX-30 y ont eu droit, alors pourquoi pas le CX-9 ?
Sportif, absolument. Musclé ? Oh que non !
Les ingénieurs Mazda en font une obsession ; donner cette impression de connexion directe entre le véhicule et son conducteur. Le CX-9, malgré son poids et ses dimensions encombrantes, respecte cette philosophie. Le moulin turbocompressé à quatre cylindres qui l’anime n’a pas à rougir devant la compétition, mais la qualité du châssis permettrait d’accueillir un groupe motopropulseur plus puissant. À ce niveau, le développement d’un nouveau moteur 6-cylindres en ligne pourrait venir régler ce détail.
C’est vrai que la vocation de cet utilitaire est plus familiale que sportive, mais bon, le CX-9 serait capable d’accueillir plus de chevaux-vapeur sous le capot. Après tout, le Dodge Durango a bien droit à sa version Hellcat, non ? Mazda pourrait donc ajouter un peu de muscle à son plus imposant véhicule, surtout si le but de la firme est de se frotter aux marques de luxe.
Un autre élément que le CX-9 devra corriger lors de sa prochaine refonte, c’est cette capacité de remorquage inférieure aux autres protagonistes de la catégorie. Pendant que la plupart peuvent tirer 5000 livres, le CX-9 doit se contenter de 3500. Un détail, certes, mais pour ceux qui voudraient traîner une roulotte lors de leurs prochaines vacances, le CX-9 est moins bien outillé.
Néanmoins, le CX-9 fait honneur à la réputation de son créateur en matière d’agrément de conduite. La rigidité du châssis, la direction alourdie sur l’autoroute et relativement précise, et même la fermeté de la suspension, rappellent que Mazda priorise cette facette de la conduite.
Avec 250 chevaux et 320 livres-pieds de couple (227 chevaux et 310 livres-pieds avec de l’essence ordinaire), le CX-9 a tout ce qu’il faut pour accrocher un sourire aux gens qui aiment conduire. Et s’il est vrai que la boîte automatique à six rapports est désavantagée face à ce que propose la concurrence (à cause de son nombre limité de rapports), son efficacité est éprouvée. En effet, son étagement est adéquat au quotidien et celui-ci n’affecte en rien la moyenne de consommation, au final.
À ce sujet, j’ai réussi à maintenir une moyenne de 11,1 litres aux 100 km après un parcours assez dynamique sur l’autoroute, et même une portion urbaine, un résultat raisonnable compte tenu du gabarit du CX-9.
Le mot de la fin
L’ennui pour Mazda, c’est que le CX-9 se mesure à de très grosses pointures, dont quelques-unes ont été renouvelées depuis la dernière refonte du produit. Le tandem coréen précité, entre autres, le Toyota Highlander, et même le Ford Explorer sont tous de nouvelle facture, tandis que le prochain Nissan Pathfinder est lui aussi en plein développement au moment d’écrire ces lignes.
Le CX-9 est encore le meilleur du groupe pour l’agrément de conduite général (même avec la livrée de base), mais est-ce assez pour convaincre la clientèle qui en a plus pour l’espace de rangement et le confort des passagers plutôt que la manière dont le véhicule s’appuie dans les virages ? Malheureusement, le CX-9 est victime de son comportement routier sain. Le VUS devra voir certains de ses éléments être peaufinés s’il veut convaincre plus de consommateurs.
On aime
Son agrément de conduite
La qualité de son habitacle
La consommation raisonnable
On aime moins
L’espace à la troisième rangée
La capacité de remorquage inférieure à la moyenne
Le système infodivertissement vieillot
La concurrence principale
Chevrolet Traverse
Dodge Durango
Ford Explorer
GMC Acadia
Honda Pilot
Hyundai Palisade
Kia Telluride
Nissan Pathfinder
Subaru Ascent
Toyota Highlander
Volkswagen Atlas